27 Décembre 1871 – 27 Décembre 2021 – Les 150 ans du Carmel d’Uzès

Chers parents, amis et bienfaiteurs,

En ce Noël 2021, nous venons vous rejoindre avec la joyeuse annonce d’une année jubilaire pour fêter les 150 ans de notre fondation ! Oui, dans la grâce et la lumière de la Nativité, Monseigneur Plantier, alors évêque de Nîmes, a béni nos sœurs fondatrices en les envoyant fonder un Carmel à Uzès, le 27 décembre 1871. Le 2 janvier 1872, le Saint Sacrement est exposé et Jésus est adoré au Tabernacle. Les cloches sonnent la joyeuse nouvelle ! Depuis 150 ans, fidèlement, tous les matins elles retentissent pour inviter les sœurs et les fidèles à vivre le mystère de l’Eucharistie et à s’offrir avec Jésus au Père. Cette année encore, elles ont ponctué nos jours et nos pas. Nous vous en partageons les faits marquants à travers ces lignes, en attendant de vous conter l’an prochain les grâces de cette belle année jubilaire.

Quand le pape déclare une « année Saint Joseph », la joie explose. Quelle riche idée !
Saint Joseph, qui a tant pourvu aux besoins multiples de la communauté, va nous aider à poursuivre notre vie d’offrande en veillant tant sur les besoins matériels que spirituels. C’est ainsi que nous avons cheminé d’un cœur serein avec ce si bon compagnon vers l’étoile de Noël 2021. En février, il nous offre le cadeau de l’arrivée de sœur Michèle lors de la fermeture du Carmel de Marseille. Merci saint Joseph ! Merci sœur Michèle pour ce courage après cinquante-huit ans passés avec des sœurs aimées qu’il faut quitter.

Puis très vite, le jour tant attendu de la Profession solennelle de sœur Clotilde arrive. Quelle joie pour notre professe de pouvoir enfin prononcer son « Oui » pour toujours, de s’engager résolument à la suite du Christ en se laissant guider par Marie et Joseph… 1er mai oblige ! Cependant, les contraintes de la pandémie s’imposent toujours… Qu’à cela ne tienne ! Les moyens de communication permettent des retransmissions sensationnelles. Oui, nous filmerons la cérémonie et nous la retransmettrons en direct pour tous ceux qui ne pourront pas venir. Notre chapelle ne contenant que 20 places avec les règles de distanciation, le compte est vite fait. Le neveu d’une sœur, Père Mickaël, promet de venir avec l’équipement adapté. L’avant-veille, sur le quai de la gare, il téléphone pour vérifier qu’il n’oublie rien… Il arrive au Carmel : parfait, tout est là ! Le lendemain, veille de la cérémonie, par sécurité, on fait des essais… hélas, ça ne marche pas ! On essaie autrement… Encore autrement… Toute la journée sans se décourager notre brave et généreux cameraman travaille, jusqu’à l’évidence : une pièce est cassée ! A 18 heures, toujours pas de résultat… mais on a promis que ce serait filmé !
Une idée jaillit : un ami fidèle a du matériel !
Coup de téléphone : « Oui, venez le chercher… »
On y court.
Jusqu’à minuit on travaille pour enfin arriver à un résultat. OUF ! Quand on entend soudain une petite voix : « Moi qui voulait me coucher de bonne heure… » Et, le jour J, un grand nombre de personnes, familles, amis, proches du Carmel, peuvent suivre en direct cette si belle cérémonie, emplie des grâces du Ciel, sur notre site.
Merci saint Joseph ! Merci Père Mickaël !

Après ces jours de festivité où la terre touchait le Ciel et le Ciel touchait la terre, il fallait songer à remonter tables, bancs et chaises au grenier. Deux jeunes de la famille se proposent de nous aider, le cœur plein de joie. On remplit le monte-charge depuis le rez-de-chaussée, direction :
le grenier. Nous empruntons les escaliers pour appeler notre chargement depuis le grenier. Quoi de plus simple ?
Soudain, alors qu’ils sont encore en chemin, un bruit retentit, le monte-charge s’élève ! « Oh, notre doyenne l’appelle du 1er étage » s’exclame la sœur qui leur frayait la route.
« Vite, courons au 1er étage ! »

Effectivement, notre nonagénaire, interrogative, est devant la porte de l’appareil empli à ras-bord ! Pas de problème, vite, on vide le monte-charge pêle-mêle en plein milieu du couloir !

La doyenne descend… Au même moment, on entend arriver un petit pas : c’est la sœur malvoyante qui passe par là ! Or « il ne faut jamais mettre un obstacle devant un aveugle » dit Dieu. Prestement, tous les obstacles sont écartés ! Nos deux jeunes se plaquent, bien droits, contre le mur, retenant même leur respiration pour ne pas effrayer notre sœur qui ignore leur présence.

Puis le danger éloigné, ils rechargent tout, et cette fois, le réceptionnent bien au grenier. Rangement effectué, nos bénévoles redescendent… par l’escalier, le sourire aux lèvres ! Ouf ! Les meubles sont en place ! Ils ne craignent plus rien !
« Le bonheur est dans le don de soi » (Lettre Apostolique Patris Corde, du Pape François). On l’expérimente parfois à nos dépens…

En filles de l’Église, nous prions aux intentions de cette grande famille, les joyeuses comme les plus douloureuses, les confiant à Saint Joseph, son père et protecteur.

Notre évêque, Monseigneur Wattebled, en bon pasteur de son diocèse depuis vingt ans, accompagnait fidèlement notre communauté. Il vient encore en janvier effectuer la visite pastorale en compagnie de Soeur Chantal, présidente fédérale. Puis, la limite d’âge atteinte et en prévision de son départ, il vient passer en communauté l’après-midi du 16 juillet, en la fête de Notre-Dame du Mont Carmel afin de nous dire au-revoir. Nous nous remémorons nombre d’événements partagés et rendons grâce pour toutes ces années, en confiant à la Vierge du Carmel la nouvelle étape qui va s’ouvrir pour lui. 

Puis, en union avec le diocèse, nous prions chaque soir saint Joseph pour demander un évêque selon le Cœur de Dieu. Le 10 août, nous sommes dans la joie en apprenant que le Saint-Père nomme comme pasteur de l’Église de Nîmes Monseigneur Nicolas Brouwet. Le samedi 18 septembre, nous suivons en direct la cérémonie de son installation. Il vient nous rendre une première visite le dimanche suivant, 26 septembre, où nous pouvons faire connaissance. Il promet de revenir…

Merci saint Joseph ! Merci à nos pasteurs de répondre OUI à l’appel de Dieu et de l’Église.

Nous ne pouvons passer sous silence ce moment où saint Joseph a redoublé de protection pour nos sœurs, notre frère carme et notre communauté, lors de l’accident de voiture qui aurait pu être tragique. Véritable miracle de la Providence ! Nous avons réellement mesuré là combien nous sommes protégées. Ce fut l’occasion pour certaines d’un renouvellement et pour l’ensemble de contribuer à raviver nos gestes quotidiens de fraternité. Une entraide spontanée jaillissait continuellement avec le sourire ! Ce temps a été pour nous une école d’abandon à la Providence, une école de vie en communauté, à travers les difficultés. Saint Joseph, fin pédagogue, a su nous conduire à vivre de foi, d’espérance et de charité. Merci saint Joseph ! Merci à chacune ! Merci à tous ceux qui se sont avérés de bons anges gardiens dans ces moments-là !

Entre le Covid pour les uns, les raisons de santé pour d’autres et l’accident, notre formation a été quelque peu ralentie cette année, malgré une belle retraite vécue avec le Père Jean-Miguel Garrigues o.p. sur les dons du Saint-Esprit. Les sessions de théologie morale et de patrologie ont été reportées, par contre nous avons pu bénéficier de celles sur l’Écriture Sainte, l’histoire de l’Ordre, les questions d’actualités ainsi que celle sur la Liturgie.

Nous avons poursuivi fidèlement nos chapitres mensuels sur notre projet communautaire jusqu’en juin. Nous commençons à travailler maintenant le thème de la synodalité, sans oublier que l’anniversaire de nos 150 ans approche… A cette occasion, nous avons relu au réfectoire nos chroniques. Elles ont fait l’objet d’un fructueux partage pour constater unanimement combien nos sœurs aînées avaient vécues avec foi, courage et espérance les très nombreuses et difficiles épreuves rencontrées.

A la suite de nos fondatrices qui n’ont pas craint de construire sur le roc, autant au niveau matériel que spirituel, nous avons entrepris la restauration des cellules côté sud, qui n’avaient pas été rénovées depuis la fondation. Branle-bas de combat : le cœur en joie, nous remontons les manches pour vider complètement l’aile du monastère, après avoir trouvé pour chacune un lieu pour dormir. Tout se passe au mieux. Nos ouvriers sont là le 13 septembre au matin, comme prévu. Chaque jour, ils travaillent avec ardeur et bonne entente pour nous permettre de retrouver nos cellules monastiques au plus tôt… Nous leur devons un bien grand merci !

Avant que les cloches ne retentissent pour nous appeler à nouveau à la prière nous voulons vous remercier tous, chers Amis, du fond de nos cœurs. Ceux qui nous dispensent les sacrements : notre fidèle Aumônier Père Christian-Marie Michel qui nous assure chaque matin le Pain de la Parole et le Pain Eucharistique, le Père Chiesa toujours présent et disponible pour les remplacements, nos confesseurs et ceux qui nous prodiguent leurs enseignements. Notre merci s’étend aussi vers nos bienfaiteurs, nos amis qui nous rendent service avec leurs bras, parfois leurs matériels, souvent leur véhicule et toujours avec leur cœur.

A tous, nous exprimons notre profonde reconnaissance et nous confions à Saint Joseph de vous combler de tous ses bienfaits comme il sait le faire, avec puissance et humilité.

Joyeux Noël, Sainte Année 2022 !

Vos sœurs carmélites d’Uzès